Gutenberg pressait à peine les premières pages de sa Bible, que la Corée avait déjà en circulation ses premiers ouvrages imprimés depuis pas loin d'un siècle. Les Jikiji représentent, dans l’histoire de l’humanité, les premiers textes conservés — pas les premiers imprimés, on doit à la Chine une invention du XIe siècle qui s’y employa. Mais les Jikiji méritaient bien un hommage.

Sur un site exceptionnel d’érudition et surtout de navigation, le Musée de l’imprimerie ancienne de Cheongju propose de partir à la découverte de la Culture de l’imprimerie en Orient et en Occident. Mais plus encore, de découvrir comment le Jikiji a été conçu, imprimé et les types métalliques mobiles qui ont servi.
Cette mini-encyclopédie offre, en quatre chapitres, une mine de renseignements, dont les images sont fournies par la Bibliothèque nationale de France. Disponible en 11 langues — dont le français, très confortable — il parcourt toute la création de ce livre, jusqu’à son intégration au registre Mémoire du monde de l’UNESCO en 2001.
Rappelons que l’UNESCO décerne justement, et chaque année, le prix Jikiji Mémoire du monde, qui salue une initiative contribuant à la préservation et l’accessibilité d’un patrimoine documentaire. Cette année 2020, le Musée du génocide de Tuol Sleng, au Cambodge, a été récompensé en septembre dernier.
Histoire de l'art et artisanat de l'histoire
« Le Jikji se compose de deux volumes. Le premier volume du livre imprimé par types métalliques mobiles au temple Heungdeoksa est perdu, et seul le deuxième volume (38 chapitres au total) est conservé dans la division des manuscrits orientaux de la Bibliothèque nationale de France », indique le site.

Premier volume du Jikji : il comprend la première partie des analectes sur la réalisation de l’éveil avec sept bouddhas du passé, 28 patriarches de l’Inde, six maîtres zen et les Cinq maisons et Sept écoles de Chine.
Deuxième volume du Jikji : il comprend des directives pour la méditation assise, la deuxième partie des analectes sur la réalisation de l’éveil avec les Cinq maisons et Sept écoles de Chine, des discussions sur le dharma, des chants de louange, des traités, une collection d’épîtres, des commentaires sur les écritures, etc.
C’est en 1372 que les deux volumes du Jikiji furent compilés par le moine bouddhiste Baegun. L’impression à proprement parler avec des types métalliques au temple Heungdeoksa à Cheongju s’opéra cinq années plus tard, en 1377.
On peut également télécharger une version numérique du Jikiji, puisque tout l’enjeu du site est de proposer une version originale numérisée — ainsi que des sources académiques pour approfondir ses connaissances.